Conférences sur les grandeurs de la Sainte Vierge Marie, par le P. Louis-François D'Argentan - Tome 1
Il semble que c’est vouloir porter de l’eau à la mer que de donner au public un livre qui traite des grandeurs de la Sainte Vierge, vu que tout le monde en est à présent si rempli qu’on ne voit presque autre chose partout ; nul sujet sur lequel on ait plus raisonné, plus parlé, ni plus écrit ; cependant on peut assurer qu’on n’en a encore presque rien dit, eu égard à ce qui s’en devrait dire : c’est un abîme dont on ne trouvera jamais le fond ; plus on y puise, plus on découvre à y puiser : et pour le dire en deux mots, le trésor des immenses richesses dont Dieu l’a remplie, est inépuisable.
Elle est vraiment, comme la nommait l’empereur Léon, Panegyris omnium sæculorum, le panégyrique perpétuel de tous les siècles, l’éloge universel de tous les êtres, le concert public et général de louanges de toutes les créatures ; parce que toutes reconnaissent qu’elles lui sont redevables après Dieu de tout ce qu’elles ont de bonheur. N’est-il donc pas juste qu’elles leur paient le tribu de leurs louanges et de leur reconnaissance ? Panegyris omnium sæculorum.
Saint Bernard dit expressément que c’est pour l’amour de la Sainte Vierge que tout le monde a été créé. Saint Fulgence tient pour assuré que c’est elle qui conserve et qui soutient le monde, et que, sans sa protection, il y a longtemps que le ciel et la terre seraient renversés. L’univers lui étant donc redevable de sa création et de sa conservation, pourrait-il se dispenser de faire éclater sa gloire durant tous les siècles ? Panegyris omnium sæculorum.
Mais quand cette doctrine, qui rend tous les êtres créés redevables à la Sainte Vierge, après Dieu leur créateur, ne serait pas reçue de tout le monde comme indubitable, n’est-il pas certain que ce grand univers lui doit la gloire inestimable qu’il possède de voir son Dieu, son créateur et la majesté infinie de l’Être des êtres entre les parties qui le composent ? Quelle reconnaissance lui peut donc jamais suffire pour ce comble de gloire où Marie l’a élevé ; ne doit-il pas lui continuer un panégyrique perpétuel durant tous les siècles ? Panegyris omnium sæculorum.
Mais si tous les êtres créés sont si redevables à la Sainte Vierge, que ne lui doivent pas les hommes qui ont reçu d’elle plus infiniment que tous les êtres matériels, plus sans comparaison que tous les êtres spirituels, car il n’y a que les hommes seuls qui aient la gloire d’avoir un Dieu-Homme pour frère, pour sauveur, pour nourriture, et d’être de même nature que Dieu. De qui ont-ils reçu cette insigne faveur, après Dieu, n’est-ce pas de la Sainte Vierge qui leur a produit l’Homme-Dieu ?
Réédition de 1862, 408 pages, format A5.
TABLE DES
CONFÉRENCE I.
Le grand conseil où il est amplement traité de la prédestination de la Sainte-Vierge
CONFÉRENCE II.
La renommée qui découvre les excellences du sacré nom de Marie
CONFÉRENCE III.
La stérilité féconde, où il est parlé des parents de la très Sainte Vierge
CONFÉRENCE IV.
La beauté sans tache qui fait voir la Conception immaculée de la Sainte Vierge
CONFÉRENCE V.
Le serpent est écrasé ; le triomphe qu’a remporté la très Sainte Vierge sur le péché originel dans sa conception immaculée.
CONFÉRENCE VI.
L’aurore du jour de la grâce, où il est traité de la Nativité de la Saints Vierge
CONFÉRENCE VII.
Qui fait voir la présentation de la Sainte Vierge au temple de Jérusalem dès l’âge de trois ans
CONFÉRENCE VIII.
La victime innocente, où il est traité du voeu de la virginité de la Sainte Vierge, et de sa pureté incomparable
CONFÉRENCE IX.
L’alliance virginale, où il est parlé du mariage de la Sainte Vierge avec saint Joseph
CONFÉRENCE X.
L’ombre de la Divinité qui découvre les excellences du grand saint Joseph, l’époux de la très Sainte Vierge
CONFÉRENCE XI.
L’ambassade céleste, où l’on commence à traiter de l’Annonciation de la Sainte Vierge